Ernest Feydeau (1821-1873) n’a pas accédé à la notoriété dont bénéficiera son fils, Georges. Parallèlement à des travaux d’archéologie, il a pourtant publié un certain nombre d’écrits, s’inscrivant dans différents genres : ouvrages historiques, essais, critiques, romans, pièces de théâtre, recueils de poésie. En relation étroite avec le milieu littéraire, il entretient une correspondance avec Flaubert, Théophile Gautier et Sainte-Beuve, auquel il adresse son étude d’Alger.
Connu aujourd’hui grâce à Fanny, qui vient d’être réédité, et aux Souvenirs d’une cocodette, roman érotique, Ernest Feydeau a laissé plusieurs ouvrages à base documentaire, «études» ou romans «réalistes». Dans Alger, Etude, édité pour la première fois en 1862, il offre des descriptions savoureuses de la ville et de ses environs. Celles-ci encadrent l’évocation des populations maure, juive et «nègre» qui s’y côtoient, agrémentée des rencontres que Feydeau y a faites. Dans ses observations, notamment sur les transformations urbaines, il n’hésite pas à se démarquer de l’esprit colonial qui règne alors en France.