Récit autobiographique d’une jeune femme d’une trentaine d’années. Son parcours d’enfant sans père et avec une mère débile mentale, analphabète, étouffée en tant que femme par la possessivité de sa propre mère et par l’absence de père.
Ici, l’acte d’écriture est véritablement libérateur : pour Catherine Lehoux Fleury, il fallait à tout prix : «mettre des mots sur (ses) maux», pour briser le cercle du non-dit, transmis de génération en génération, disséquer les secrets et tabous de famille pour les anéantir et refuser l’asservissement : faire table rase.
Dans ce texte, elle nous dit avec beaucoup de simplicité et de spontanéité son parcours d’enfant sans père et avec une mère débile mentale, analphabète, étouffée en tant que femme par la possessivité de sa propre mère et par l’absence de père, humiliée dans son handicap, et transmettant avec violence et désespoir sa difficulté d’être à ses enfants, notamment à Catherine qu’elle tyrannise dans son apprentissage de la lecture, dans son apprentissage de la vie tout simplement.
Loin d’être pourtant un catalogue des horreurs ni une longue liste sans intérêt des souffrances portées par une enfant, ce récit, écrit purement et simplement avec les mots du cœur, exempt de haine ou de rancœur, porte avec humilité un message fort : c’est que malgré tous les handicaps de naissance, aussi lourds qu’ils soient à porter, on peut s’en sortir, à force de volonté mais aussi à condition de rencontrer au bon moment les bonnes personnes.